La hausse des prix s’explique en grande partie par une flambée des prix de l’énergie, qui ont bondi de 26 %

Un retour en dessous de l’objectif d’inflation de 2 % n’est pas attendu avant 2023. Jamais auparavant l’office des statistiques de l’Union européenne n’avait enregistré un tel chiffre depuis qu’il avait commencé à estimer en janvier 1997, pour les 19 pays ayant adopté la monnaie commune. En novembre, l’inflation dans la zone euro a battu des records, à 4,9 %.

Ces chiffres sont bien supérieurs à l’objectif d’inflation sur 2 ans de la Banque centrale européenne (BCE) dans la zone euro. Cependant, pour les institutions monétaires, cette inflation est transitoire. La flambée des prix ces derniers mois s’explique avant tout par la flambée des prix du gaz et de l’électricité.

Retour sous les 2 % d’inflation seulement en 2023

En décembre, la hausse annuelle des prix de l’énergie a atteint 26 %, dépassant les autres composantes, a expliqué Eurostat dans un communiqué. Les prix de l’alimentation, de l’alcool et du tabac ont encore augmenté de 3,2 %, supérieur aux prix des biens industriels (2,9 %) et des services (2,4 %).

A l’approche de Noël, la BCE a sensiblement relevé sa prévision d’inflation pour la zone euro, citant les prix de l’énergie, mais aussi les contraintes d’approvisionnement dans l’industrie, qui perturbent la production alors que la demande des consommateurs est particulièrement forte. L’Institution financière européenne prévoit désormais une hausse des prix de 3,2 % en 2022, contre 1,7 %.

Elle ne prévoit des rendements inférieurs au seuil de 2 % qu’en 2023, un horizon qui n’a cessé de baisser ces derniers mois. La présidente de l’organisme, Christine Lagarde, juge une hausse des taux en 2022 “très improbable”, qui est actuellement à un plus bas historique. La nouvelle vague de Covid19, causée par la variante Omicron, crée plus d’incertitude pour l’économie européenne et mondiale.

L’Italie et la France sous la moyenne de la zone euro

« Après avoir atteint 5 % en décembre, l`inflation en zone euro devrait baisser cette année en raison de la chute de la composante énergétique », prévoit toutefois Jack AllenReynolds, analyste pour Capital Economics. « Il faut s`attendre à voir baisser les taux d`inflation à partir de maintenant, car la hausse de l’énergie va se calmer », a aussi commenté Bert Colijn, économiste pour la banque ING.

La hausse des prix suscite l`inquiétude des ménages dont les revenus n`augmentent pas au même rythme. L`angoisse est particulièrement palpable en Allemagne, première économie européenne, où la hausse des prix, au plus haut depuis 1992, s`affiche à la « une » des journaux.

Parmi les grands pays, l`Espagne (6,7 %) et l`Allemagne (5,7 %) ont connu les plus fortes hausses en décembre, dépassant la moyenne européenne. A l`inverse, les prix sont restés plus stables en Italie (4,2 %) et surtout en France (3,4 %), selon les données européennes harmonisées calculées par Eurostat.