L’or connaîtra-t-il un grand réveil en 2023 ? Alors que les crypto-monnaies déçoivent les investisseurs, de nombreux particuliers ont tendance à se détourner du bitcoin (souvent comparé à « l’or numérique ») au profit du métal précieux, qui profite entre autres des gros achats de la Chine.

L’or a fait preuve d’une résistance insolente cette année. Le prix d’une once de métal jaune est, au moment de la rédaction, à peu près au même niveau qu’il y a un an, avec de fortes fluctuations au cours de cette période. Une « performance », puisque les cours des placements alternatifs baissent parfois beaucoup (actions, obligations, crypto-monnaies, immobilier, etc.). L’or bénéficie des espoirs d’assouplissement de la politique de taux directeurs de la Fed et d’une forte baisse des taux d’intérêt à long terme sur les obligations d’État. En effet, l’or ne générant aucun revenu, il bénéficie automatiquement d’une baisse des taux d’intérêt réels (un taux inférieur à l’inflation anticipée), due à l’arbitrage.

L’or profite également du scandale FTX (deuxième plus grand échange de crypto-monnaie de la planète), qui a détourné les investisseurs de détail du bitcoin et d’autres crypto-monnaies. La chute des prix de cette année est particulièrement inquiétante. Laurent Schwartz, président du Comptoir national de l’a noté : « Sur fond de scandales et de piratage des plateformes cryptographiques, le bitcoin a subi un certain mécontentement, au profit de l’or, qui s’est mérité des louanges, c’est le seul bien de référence vraiment diversifié et sécurisé. .” ‘ou, interviewé par Capital. L’expert a noté qu’en novembre, le prix de l’or avait augmenté “concomitamment au déclin du bitcoin”.

L’or connaîtra-t-il un grand réveil en 2023 ?

Dans leurs “prévisions chocs” (les scénarios que les banques jugent plus probables qu’anticipé actuellement par le marché), Standard Chartered et Saxo Bank jugent d’ailleurs que le cours de l’or pourrait potentiellement exploser, pour atteindre 3.000 dollars selon la banque danoise et 2.250 dollars d’après la banque britannique, qui imagine en parallèle un effondrement supplémentaire du cours du bitcoin, jusqu’à 5.000 dollars, sur fond de phénomène de vases communicants entre la reine des cryptomonnaies (souvent qualifiée d’”or numérique”, n’étant, tout comme le métal précieux, en théorie pas “imprimable” jusqu’à l’infini, comme peuvent l’être les grandes devises).

Le raisonnement de Standard Chartered “s’appuie sur un scénario de vague de défiance vis-à-vis des cryptomonnaies, une possible contagion de la crise des cryptos, une baisse de confiance dans les actifs digitaux, et une position renforcée de l’or en tant que valeur refuge”, rapporte Laurent Schwartz.

Autre soutien structurel aux cours de l’or :

les achats des banques centrales (notamment celles des pays émergents). Les banques centrales auraient acheté près de 400 tonnes d’or au troisième trimestre, portant les achats pour 2022 à un plus haut depuis 1967, selon le Conseil mondial de l’or. En particulier, la Chine, qui réduit le montant de ses avoirs en bons du trésor américain et ainsi se dédollarise, accumule depuis 2012 “des réserves d’or discrètement et patiemment”, souligne Laurent Schwartz, pour qui cette accumulation de réserves de métal jaune aideront l’Empire du Milieu “à assoir une stature internationale au yuan (renminbi), sa devise”. La Russie apprécie également l’or. “Pour Moscou, c’est vraiment un moyen de faire des transactions avec d’autres pays sans passer par le dollar”, plaide l’expert.

En termes de perspectives, où ira le prix de l’or en 2023 ? La trajectoire du métal jaune dépendra de la trajectoire du taux de change réel. A cet égard, toutefois, Laurent Schwartz prédit que l’inflation élevée persistera. Et pour lutter contre cette inflation, a-t-il dit, la grande question est de savoir “jusqu’où les banques centrales pourront-elles remonter leurs taux directeurs sans porter un coup fatal à l’économie et causer des dommages irréversibles à l’économie”. J’ai l’impression que la Fed devient « plus prudente », après des pivots successifs, juge Laurent Schwartz, d’autant que « de nombreux acteurs (particuliers, entreprises, etc.) Washington veulent aussi éviter de mettre la pression sur l’économie. beaucoup. “Économie secondaire”. Par conséquent, les experts s’attendent à ce que les prix de l’or restent élevés en 2023.